Il y a des voyages qui, si on leur en donne la chance, vous ouvrent bien plus que les yeux... Et si les 15 jours à venir sont dans la même veine que celui qui vient de se terminer, il y a de grandes chances pour que je revienne très émue de ma virée islandise.

Donc, pour résumer les choses, mes deux premiers jours sont prévus. Je covoiture avec Kelsie, une américaine qui arrive 3h avant moi à Keflavík et qui a loué une voiture pour la durée de son séjour. Au programme, découverte de la péninsule de Reykjanes, blue lagoon et golden circle le lendemain. 

Au passage, j'ai dû me lever à 4h du matin pour attraper mon vol, et cette image sera probablement la plus sombre que vous verrez... Ici pas suffisamment de nuit pour jouer avec les ombres chinoises. Comme disent les magnets frigo qu'on voit un peu partout: "I wear my sunglasses at night in Iceland"

Après 3h de vol, atterrissage en douceur en Islande, rencontre de ma partenaire de volant et début de l'aventure.
La péninsule de reykjanes est une péninsule volcanique. On peut donc y voir beaucoup de petits villages côtiers dans une étendue un peu désolée et parfois carrément lunaire.

Nous faisons connaissance avec les routes islandaises (ah bon? C'est une route principale ça ?) et navigons bientôt entre champs de lave et relief côtier déchiré.

Nos premières escales se font rapidement... Je pense que comme tout touriste qui se respecte, les premiers kilomètres autour de Keflavík permettent de prendre la mesure de la nouveauté du pays dans lequel on vient d'arriver. On se retrouve alors entre des lupins (beaucoup de lupins) et des sternes (BEAUCOUP de sternes....). 

Le nombre d'oiseaux et leur variété est impressionnant. De l'huitrier pie en passant par le pluvier doré, on peut approcher des espèces très peu farouches un peu partout (malheureusement, des fois, ils se prennent des pare-brise, en témoignent les petits tas de plumes écrasés un peu partout)

Passage très rapide sur le pont qui relie les deux plaques atlantiques. On peut se dire qu'on se tient un pied en amérique et l'autre en eurasie... sans grand effet malgré tout.

Au hasard d'un village au nom illisible ET imprononçable pour qui manque d'entraînement, nous croisons une auto stoppeuse polonaise, Gorsha, qui se rend dans les terres de la péninsule, comme nous, pour finir à Reykjavík, comme nous... On l'embarque donc dans la voiture.

Le premier arrêt vraiment marquant de la journée se fait à Seltún, un groupement de sources chaudes, mais pas vraiment pour se baigner... On est plutôt dans l'odeur de souffre et la bonne grosse vapeur qui roule entre les falaises.

Les couleurs oscillent entre l'ocre, la rouille et un bleu laiteux... Un groupe de chevaux islandais paît dans un champ en contrebas pendant que les montagnes se déroulent au dessus d'un lac en arrière plan. Ceci sera la première claque du voyage.

Nous continuons un peu la route le long du lac en question en nous arrêtant régulièrement pour tester la température du lac du bout des doigts et chercher le meilleur point de vue pour les photos.

Nous avons rendez vous à 18h à Reykjavík pour l'enregistrement à l'auberge de jeunesse et un meeting couchsurfing. La fin de l'après-midi se résumera donc à de la conduite le long de la côte sud de la péninsule jusqu'à la capitale qui nous paraît tout d'un coup bien peuplée par rapport au reste de l'île. 

La fatigue commence à se faire sentir, mais pas question de se relâcher, en tout cas pas immédiatement, puisque nous avons réservé deux billets au Blue Lagoon a 22h... Ce sont les heures creuses et celles où on peut espérer côtoyer moins de monde.

Le lagon doit son nom à la couleur bleu lait de l'eau riche en silice rejetée par la central géothermique installée sur la péninsule de Reykjanes. Elle tourne autour de 38° et est plus ou moins profonde selon les endroits du lagon. Plusieurs services sont proposés, du masque en boue de silice à la nouille flottante. Il y a même une cascade (qui pue) pour les courageux. Le site baigne dans une légère odeur d'oeuf, qui ne nous quittera plus vraiment du voyage. C'est aussi a ce moment qu'on se rend compte que la nuit ne tombe jamais vraiment et que l'horloge interne commence doucement à se perturber. Nous avons quand même le droit aux traînées rouges du midnight sun à la sortie.

Cette première journee islandaise aura finalement duré 22h... ou comment avoir deux fois plus de vacances que le reste de la planète.