Après une courte nuit, direction le Golden Circle, une boucle touristique d'une journée à l'est de Reykjavík. Comme le Blue Lagoon, c'est une expérience immanquable pour tout touriste qui se respecte. C'est aussi là qu'on se rend compte de l'intérêt de la voiture. Les destinations sont tellement populaires qu'elles attirent forcément des 

nuées de touristes, et nous avons l'avantage de pouvoir éviter les bus et les hordes de randonneurs parés de leur survet' décathlon fluo.

(La photo ci-contre montre que t'as quand même intérêt à attacher ta ceinture)

Nous partons par le chemin des écoliers et conduisons deux bonnes heures dans la nature avant d'arriver à notre première destination. Comparés aux plaines lunaires de la veille, les paysages du cercle d'or sont surprenants de verdure. On croise beaucoup de petites fermes entourées de leurs troupeaux de chevaux, des pentes herbeuses dans lesquelles serpentent de nombreux cours d'eau, et même des arbres, phénomène suffisamment rare pour être relevé (les vikings ayant délicatement déboisé toute l'ile à leur arrivée... Les islandais ont beau être les meilleurs planteurs d'arbres au monde, tout ça met du temps à pousser...)

Notre premier arrêt se fait à Gullfoss (foss voulant dire chute d'eau). Ce sont les plus grandes chutes d'Islande. Le site est aménagé pour pouvoir à la fois surplomber les chutes et s'approcher au plus près si besoin.

Les aménagements restent très discrets et se fondent bien dans le décor, respectant l'attachement des islandais à la conservation de leur patrimoine naturel.

Le deuxième arrêt se trouve 4km plus loin, à Geysir, le père de tous les geysers. On trouve de nombreuses marmites d'eau thermale sur le site... Ça clapote, ça bouillonne, ça siffle, ça bat... Toujours sur fond d'œuf pourri, odeur qui se rappelle à nous à chaque douche et chaque site géothermique visité.

Geysir lui même ne souffle plus aussi haut qu'avant, ayant été bouché par les pierres jetées pour le réveiller. Il se projette à 35m de hauteur tous les 2 ou trois jours. Son voisin, Strokkur, créé par l'homme à l'origine, souffle par contre toutes les 4 minutes environ. On a l'impression de marcher sur un animal gigantesque dont l'évent serait aussi le cœur. L'eau monte et descend dans l'orifice et la fameuse bulle que tout le monde cherche à photographier vient percer la surface, projetant l'eau en pluie et en nuage de vapeur tout autour.

Le site, comme celui de la veille, est couvert d'un dépôt siliceux qui va du gris au brun-rouge et qui contraste avec le bleu turquoise ou laiteux de certains puits.

On comprend mieux pourquoi les islandais sont farouchement attachés à leur terre... Il y a une force brute, tant créatrice que destructrice qui transparaît au travers de chaque paysage, chaque faille, chaque chute... Les islandais ont été suffisamment intelligents pour s'en rendre compte et savoir se mettre au service de leur île plutôt que de faire le contraire.

Après une pause repas, nous nous dirigeons finalement vers Þingvellir, emplacement du premier parlement européen, l'alÞing, mis en place par les vikings en 930. C'est là qu'on légiférait sur les querelles entre clans ou qu'on décidait de l'issue des accusations de sorcellerie (pas toujours heureuses)...

L'endroit est stratégiquement placé à sur les bords d'un lac sur le grand rift atlantique.

Le parc national est strié de fissures qui sont autant de témoignages de l'activité tectonique intense de la zone. Les deux plaques s'éloignent de 5mm par an et les paysages sont torturés à souhait... De gros blocs rocheux couverts de mousse roulent à perte de vue, et de nombreux cours d'eau viennent se jeter dans le lac en cascade par dessus la faille. Certains touristes décident même d'aller explorer la faille en plongeant dans le lac qui offre, paraît-il, une eau claire sur des dizaines de mètres... Avec mes oreilles pourries, c'est pas demain que je chausserai les palmes.   

Nous passons prendre le frais à Oxaráfoss avant de rejoindre le site même du parlement où nous nous octroyons une pause bronzage (il a fait 20° toute la journée) avant de repartir vers Reykjavík.