L'eau Bleu Canard des Fjords de l'Est
Le départ de l'auberge s'est fait relativement tôt pour pouvoir profiter de Dettifoss dans la matinée. Le temps n'est vraiment pas au beau fixe et oscille entre la pluie et le brouillard.
(cette photo n'a rien à voir avec la météo mais je sais pas où la caser... alors...) Après une petite heure de route le long de la côte, nous tournons à l'endroit indiqué sur la carte pour rejoindre le site, sans savoir que tout ça marquerait le début d'une aventure inoubliable...
Bien que la route soit marquée comme asphaltée sur la carte (sérieux, Michelin, je commence à manquer de vierges pour envoyer le mauvais oeil...), elle ne l'est que sur 2km et se transforme ensuite en la pire piste que j'aie dû emprunter...
Sur 23km...
À 30 à l'heure...
Entre nids de poule (classique) et énormes flaques brun diarrhée clair dont on ne voit pas le fond.
Avec une Toyota Yaris...
COMBO!
Heureusement que j'aime conduire. Le fait que je sois entre une autre petite voiture et un camping car me rassure aussi.
Donc avec une bonne musique douce, beaucoup de patience et un phlegme en béton, ça passe tranquillement.
Malheureusement, le temps ne s'arrange pas et la première visite de la journée se fera sous le brouillard... Pour une chute d'eau c'est ballot.
On se retrouve donc entre les gouttes de la plus forte cascade d'Europe qui se transforme en brumisateur géant, celles de la pluie et les gouttelettes de brouillard...
Je comprends finalement l'intérêt des cirés fluo qui évitent aux touristes de la même famille de se perdre de vue...
Pour ma part, j'étrenne ma cape de pluie qui, pour moche qu'elle soit, s'avère finalement indispensable pour protéger le reflex.
Passage express par Selfoss puis nous reprenons la route en direction d'Egilstaðir et des fjords de l'est.
Il faut bien 3h de route pour y arriver mais le spectacle en vaut la peine. Les paysages sont bien plus dramatiques que dans les fjords de l'ouest. La route ne longe pas l'eau mais se perd dans des montagnes enneigées et coiffées de nuages.
Les couleurs oscillent entre le vert sombre et le bleu canard, voire le noir pour le ciel parfois.
Les chutes d'eau sont légion et ravinent un peu plus le flanc des montagnes. Leur côté torturé est adouci par les petits villages de pêcheurs qui se nichent à leur pied, entre petites églises peintes, maisons à caillebotis et barques en bois...
Nous faisons une courte excursion en haut du chaos rocheux qui domine l'entrée du fjord pour prendre les quelques photos indispensables dans un tel endroit, et accessoirement s'asseoir un moment face à l'eau,
puis nous poussons plus au nord vers Seyðisfjorður, petit village encaissé entre des montagnes qui ne doivent pas laisser passer beaucoup de soleil l'hiver (mais y'a pas de soleil en hiver donc...).
Notre auberge est située à Reyðarfjorður, un autre petit village entre deux montagnes et le dortoir donne directement sur la baie du fjord... comme dirait l'autre: "c'est pas dégueu"...
Si on met de côté que Reyðarfjorður doit être un endroit maudit pour mes talents de conductrice (perdre les clés de la voiture sur le chaos rocheux et la beugner dans la matinée qui suit), c'est donc une très bonne surprise pour finir la journée.
Nous verrons le reste des fjords le matin suivant, entre recherches de mirror et de car wash... avec tout de même une bonne surprise, celle de croiser un bateau National Geographic dans un village dont j'ai oublié le nom mais qui dispose d'une jetée couverte de sculptures d'oeufs en pierre... c'est vrai que l'odeur nous manquait, il fallait bien qu'on nous la rappelle un peu.