Lochs et Highlands
Après la frustration de la veille, nous avons décidé de nous secouer de bonne heure pour éviter les déceptions dues au timing un peu serré. Nous avons donc décollé tôt en direction d'Inverness avec l'espoir de faire un saut rapide chez Nessie et d'avoir aussi le temps d'arriver tranquillement sur la péninsule de Coigach qui doit nous servir d'escale pour la nuit.
Nous avons effectivement réussi à avoir une heure d'avance sur le programme prévu et nous avons donc poussé jusqu'au château d'Urquhart pour prendre quelques photos, "histoire de", puis nous avons pris the scenic road en direction d'Ulapool.
C'est à partir de ce moment-là que le dépaysement a commencé à se faire sentir.
La route part doucement se perdre au milieu des highlands et les escales photos se font de plus en plus fréquentes en même temps qu'elles se font de plus en plus froides. Le thermomètre indique 7°C mais j'ai distinctement senti une micro-larme geler doucement entre le confort du camping car et le bord de la route. Les rafales de vent y sont sûrement pour quelque chose. Le paysage oscille entre le bleu acier des lochs et la couleur rouille de la bruyère que parsèment ici et là le vert sombre d'un sapin ou la balafre blanche et mauve d'un bosquet de bouleaux.
Au bout de plusieurs heures de route, nous nous engageons dans une single track road ponctuée de passing places pour nous enfoncer de plus en plus vers la côte.
La couverture nuageuse n'arrive pas à atténuer la luminosité qui se dégage du paysage et nous alternons entre bancs de landes battues par les vents et langues de sable désertes (et hordes de moutons) avant d'arriver finalement au camping en plein bord de mer, soumis aux rafales et aux embruns pour une nuit sauvage au bout du monde.
Je laisserai pour l'occasion les paysages parler d'eux-mêmes.