Flower of Scotland
Après le voyage initiatique de la trentaine et le voyage dans le lake district en automne, il était temps de rayer un autre projet de ma bucket list: l'Écosse en road trip.
Je suis cette fois-ci accompagnée de maman et bôpapa, et de leur fidèle camping car, que nous nommerons Edgar pour l'occasion, et que j'ai totalement hâte de conduire à gauche!
La première journée sera sensiblement similaire à mon périple de novembre puisque nous prenons la même route (A1 -> THE NORTH) via Londres, Cambridge, et bien sûr Leeds et sa centrale nucléaire en bord de route, ce qui explique peut-être les messages qu'on essaie subtilement de nous faire passer pendant le trajet.
Passons sur ces propositions alléchantes (servent-ils de la nourriture consacrée au café de Jésus, nous ne le saurons jamais) et faisons un fast forward vers le lendemain puisque la route ne nous à malheureusement pas offert d'autres pépites du genre.
Nous avons finalement passé la nuit dans un camping pour caravanes dont la particularité est d'être situé sur une route... déconseillée aux caravanes.
Notre premier contact avec le nord fut donc bref (une petite balade dans les bois avant l'apéro) et froid (nous avons remarqué qu'il n'existe aucune corrélation entre "haute saison" et "hot season" lorsque nous avons failli perdre nos orteils entre le camping car et les sanitaires).
Pour la première journée écossaise, nous prenons donc la route en direction de Jedburgh et des ruines de son abbaye. Pour y parvenir, nous empruntons une route remplie de blind summits et de hidden dips qui nous donne un premier aperçu de landes battues par les vents quand elle traverse le parc national du Northumberland. Nous sommes en pleine période d'agnelage et les moutons constellent le paysage.
Nous faisons une pause devant un pub qui annonce fièrement qu'il est le dernier café d'Angleterre, puis une autre à la frontière ou je peux, pour l'occasion, sortir Scotch, le dernier nounours de la famille qui attend depuis 6 ans d'être enfin photographié en contexte. Bouclons la boucle.
Nous arrivons en fin de matinée à Jedburgh.
Premier choc, le parking est gratuit.
Deuxième choc, il est temps de camoufler mon parfait accent Oxbridge qui pourrait potentiellement m'attirer quelques remarques dans le pays du chardon.
Les ruines de l'abbaye dominent la ville et accrochent avec bonheur les rayons du soleil qui a décidé d'être de la partie. Nous nous accordons une petite promenade photo dans la nef et un petit tour de ce qu'il reste du cloître avant de nous octroyer une pause repas et de partir pour Édimbourg.
Le guide conseille d'aller se garer aux park and ride qui sont des parkings gratuits reliés au centre par des bus réguliers... Le guide a juste un peu oublié qu'un camping car est plus haut qu'une voiture. Edgar ne pourra jamais entrer sur le parking.
Après avoir demandé conseil à des autochtones et pris une première dose d'Écossais express ("ah dinnae ken, lass, there's another cahr Pahrk arund there, maybe ye can try it") nous décidons finalement d'aller directement poser Edgar au camping et de prendre le bus.
-> conduite à gauche dans Édimbourg, check
-> survivre aux bus écossais, check (nan mais, sérieux, qui me dira comment on est censé deviner quand demander l'arrêt quand il n'est indiqué NULLE PART quels arrêts sont prévus et que quand, enfin, tu arrives à chopper un prospectus de la ligne, tu te rends compte qu'il y a des arrêts fantômes que tout le monde semble connaître sauf toi?)
Bref, nous arrivons en fin de compte dans le centre ville, directement au son de la cornemuse qu'un gars en costume joue devant la national gallery.
La vue en débouchant sur Princes Street est saisissante: elle embrasse le château sur la droite, les jardins de princes street et le Scott monument d'un noir charbon qui domine la ligne de chemin de fer. Le soleil joue à cache cache avec les nuages et envoie des tâches de lumière un peu partout.
Il y a évidemment beaucoup de monde mais sans qu'on se sente submergé par la foule.
Après être passés par Regent Bridge (choose life!) et avoir espéré en vain voir Ewan MacGregor courir dessous, nous sommes repartis vers "the mound", la partie haute d'Édimbourg qui contient le château et la vieille ville.
Nous passons un bon moment sur l'esplanade qui domine le centre et offre des vues superbes sur le paysage alentour puis nous partons flâner dans les ruelles pavées côté "old town" où j'initie mes parents au caffe nero et à ses chocolats gargantuesques.
La journée se finira finalement devant une steak and guinness pie, au très joli pub George IV, avant de reprendre le bus sans encombre jusqu'au camping.