Jour 4: Nymans, Sheffield Gardens et Alfriston
Cette fois ci, la météo annonce carrément du Bleak and Dull. Comprenez cette fois "comme hier mais en plus froid".
Le programme de la journée est chargé. Nous devons d’abord nous rendre à Nymans (prononcer Naïmance) et visiter les jardins (qui présentent plutôt bien sur le livret), avant de repartir vers un autre parc de Capability et finir sur un petit village aux alentours d’Eastbourne qu’une de mes collègues m’a conseillé, j’ai nommé : Alfriston.
Nous voilà donc repartis pour la première étape de la journée. Nymans n’ouvre qu’à 10h mais les distances sur routes anglaises prennent toujours plus de temps et nous arrivons un peu avant l’ouverture. En même temps que des familles-à-poussettes, assorties de leurs ragondins-à-bonnet qui s’amusent à se jeter des pierres (o_O !) sous l’œil complaisant de leurs parents.
Nous entrons prendre nos places et engageons la conversation avec l’hôtesse d’accueil à propos des choses-à-ne-pas-manquer et de la durée des promenades prévues dans les bois alentours, histoire de laisser s’éloigner la meute hurlante.
La charmante dame nous entoure alors les points d’intérêts sur la carte du par cet nous explique qu’en cette saison, le plus intéressant est de passer par les carpets of snowflakes pour arriver au winter walk qui est très coloré, même en février.
J’apprends par la même occasion que « perce-neige » se dit snowdrop et que les fameux snowflakes n’ont rien à voir avec de la neige, mais sont simplement une variété différente avec une fleur en cloche.
Nous partons donc à l’opposé des autres visiteurs pour visiter le parc avant de finir par une randonnée dans les bois.
Nymans est un parc botanique organisé autour d’une ruine on ne peut plus romantique, à quelques kilomètres au nord de Brighton. Nous avons quand même été assez frustrés de notre visite, pour cause de lumière uniforme et surtout, pour cause d’absence de fleurs… Ben oui, Quand on visite un parc botanique en février… il faut s’attendre à quelques déceptions.
Ceci dit, ça donne envie d’y retourner en Avril ou en été.
Nous voyons donc principalement des camélias, des perce-neiges, quelques fleurs inconnues et d’autres fleurs à bulbe qui commencent à poindre. Nous passons par un jardin de haies avant de déboucher sur la ruine (jolie, je dois avouer) et de nous diriger vers le fameux very colourful winter walk.
Effectivement, je leur tire mon chapeau. Le chemin est bordé d’osier rouge / blanc / orange et de fleurs à bulbe (iris, crocus), de camélias, et d’un massif que je ne connais pas mais dont les fleurs ont une odeur à tomber. Manifestement, je ne suis d’ailleurs pas la seule à apprécier ^_^
J’ai donc la preuve qu’on peut faire de très belles plates bandes, même en hiver. Si seulement j’arrivais à maintenir mes plantes en vie, je me verrais bien en Capability :)
Nous continuons notre chemin vers l’arrière de la ruine pour tomber sur des buissons de bruyère, agrémentés ça et là d’arbres exotiques.
Bon, forcément, pour la glycine, on repassera…
L’arrière de la ruine surplombe les bois de la propriété, vers lesquels nous finissons par nous diriger.
Après avoir passé la barrière, nous nous enfonçons dans les bois sur un chemin de sciure (comme si nos chaussures n’étaient pas déjà mortes après Petworth) sur l’itinéraire intermédiaire (1h de marche rapide) et boueux. Nous croisons heureusement un charmant (oui, ils sont tous charmants) monsieur qui nous rassure sur l’état du chemin à venir : it is a lovely walk !
On peut croiser sur notre route quelques souches sculptées qui donnent un côté « Forêt Japonaise » à la promenade.
Après avoir fait un virage près des étangs, nous remontons pour finir notre boucle et recroisons notre informateur. Comme nous sommes en Angleterre, nous nous arrêtons pour un brin de causette.
Oui, c’était une très jolie promenade. D’où est-ce qu’on vient ? de Bretagne, enfin, non, du Nord maintenant. Comment se prononce le nom du domaine ? etc etc.
Il nous explique qu’avant, les terres étaient des aciéries et une région particulièrement ouvrière, et qu’il n’y avait pas les bois dans lesquels nous nous trouvons. La reine Elizabeth avait apparemment refusé de se rendre dans la région parce qu’il y avait trop d’usines, et les lacs que nous avons laissés derrière nous servaient en fait à refroidir l’acier.
Encore une information supplémentaire que nous ne connaissions pas, et c’est tellement plus sympa de l’apprendre de la bouche d’un autochtone ^_^
Après l’arrêt obligatoire au salon de thé du domaine, nous repartons en direction de Sheffield Gardens, un peu à l’Est.
Encore un jardin de Capability Brown. Je vais vous faire une confidence : je fais la collection… et comme le manuel que nous avons acheté à Petworth nous donne l’emplacement et la description de ses plus beaux jardins, on ne va pas se gêner !
Sheffield est également un jardin plutôt botanique, assez loin des parcs de Petworth, Croome ou Berrington qui font plus countryside. On y trouve des variétés exotiques d’arbres et de plantes, réparties autour de quatre lacs, dont deux principaux, desquels on peut voir la propriété (hors National Trust, donc non visitable. Elle est privée et des appartements individuels y ont été aménagés… Methinks les habitants sont des veinards!).
La bonne nouvelle, c’est que le ciel commence à se dégager, la preuve en image. Nous avons donc la chance d’avoir 5 microsecondes de soleil sur le lac principal avant de continuer notre promenade au gré des éclaircies plus ou moins franches.
Malgré un style plus artificiel, on retrouve les grandes tendances de Sir Lancelot : de grandes étendues d’eau qui reflètent les arbres, un point de vue sur la maison depuis une grande partie du parc, des bernaches du Canada et des tripotées de canards qui se partagent les étendues d’eau…
Pas d’urnes en pierre cette fois ci mais des ponts en pierre brute, ou en bois (ceux là ne sont, à mon avis, pas d’époque). Windsor ira risquer son intégrité de peluche au dessus des eaux bouillonnantes pour prendre la pose.
Nous croisons des arbres connus et d’autres un peu moins (qui pourra me dire ce qu’est ce truc rampant ?) Nous passons notamment à côté d’un arbre gigantesque (Séquoïa ?) qui donne le vertige à Windsor.
Au fond du parc, il y a un vieux terrain de criquet aménagé spécialement pour l’ancien propriétaire qui aimait beaucoup ce jeu. Il a été redécouvert et réhabilité il y a peu et offre un beau point de vue sur les lacs principaux et la maison.
National Trust organise des évènements ponctuels dans le parc qui servent à lever des fonds pour sa conservation. Ils organisent notamment des marches hivernales (hannnn, sous la neige, ça doit être beauuuu) et… une chasse à l’œuf pour Pâques. Avis aux amateurs !
Nous avons également appris, lors de notre dernière visite du séjour (c’est malin) qu’il existe des pass spécial touristes pour visiter autant de monuments NT que l’on veut sur une période limitée pour un prix inférieur à l’inscription à l’année. Pour 23£ par adulte, on bénéficie de 7 jours de visites, ce qui aurait finalement peut-être coûté moins cher (ou nous aurait permis de visiter plus de choses que prévu…)
Nous repartons finalement en direction d’Eastbourne et faisons escale à Alfriston, un village mignonnet planqué à quelque miles à l’Ouest…
Malheureusement, comme on dit, « à l’Ouest, rien de nouveau »… le village se déploie sur… une rue (qui est aussi la route). Le parking est ultra cher (3£ minimum) et le tour des points intéressants est fait en 15 minutes à peine… Petite déception donc pour ce village qui réserve quand même quelques perles à mon appareil photo, notamment des maisons assez mignonnes et des bois sculptés et peints qui ornent les pubs de la rue principale.
Petite mention spéciale à la porte d’une bouquinerie discrète à côté de ye Olde Smugglers Inne dont la porte est ornée d’une superbe boîte aux lettres.
Nous passons à l’épicerie du coin, regardons les petites annonces pour rire et repartons vers la voiture.
C’est le dernier soir que nous passons à Eastbourne et je n’ai pas encore eu l’occasion de prendre des photos du Pier à la tombée de la nuit. Dès l’allumage de la guirlande, nous descendons donc nous geler les fesses sur la plage pendant que je teste tous les réglages de mon appareil pour repartir avec des photos décentes.
Je note au passage que la plage est littéralement jonchée de coquilles d’huitres polies par la mer et les galets… Il faudra que je mène une enquête…
D’autre part, on ne peut pas aller en Angleterre sans manger un fish and chips. Comme nous voulons aussi l’ambiance, descente au pub pour manger un bon plat traditionnel (nous éviterons cette fois les hamburgers maison…).
Sans le regretter... Yum!